Université Claude Bernard Lyon 1, Research on Healthcare Performance (RESHAPE), Inserm U1290
Titre de la thèse : Le concept de “bien-être” face aux enjeux de santé publique: analyse épistémologique et justification d’un recentrage conceptuel. Focalisation sur le lien entre burnout des soignant·es en réanimation pédiatrique, stress et anxiété parentale, et leurs conséquences sur la qualité des soins fournis à l’enfant.
Année d'inscription : 2022
Co-directeurs : Vincent Piriou et Marc Lilot
À l’origine, ma thèse visait à étudier de manière longitudinale le lien entre le mal-être des soignants, celui des parents, et la qualité des soins en réanimation cardiaque pédiatrique. Le protocole initial prévoyait la mise en place d’interventions de type « bien-être » destinées aux soignants, tout en observant en parallèle l’évolution du mal-être parental et de la qualité des soins, afin d’apporter des preuves empiriques de ce lien.
L’impossibilité de réaliser ce volet interventionnel nous a conduits à recentrer la démarche. La thèse s’est alors structurée autour de deux axes complémentaires :
1. Un axe clinique, consistant à analyser empiriquement les déterminants de l’anxiété parentale en réanimation cardiaque pédiatrique, ainsi que déduire de l’analyse de la littérature les liens entre mal-être des parents, mal-être des soignants et qualité des soins en réanimation cardiaque pédiatrique, dans l’optique d’identifier des leviers d’action et des interventions probantes.
2. Un axe épistémologique, né de la réflexion suscitée par l’usage croissant et souvent imprécis du terme « bien-être » dans la littérature scientifique et les pratiques institutionnelles, ainsi que d’une remise en question de mes propres postures scientifiques. Cet axe vise à déconstruire ce concept, à en retracer les fondements et les usages, et à évaluer sa compatibilité avec les exigences propres à la santé publique, en proposant un recentrage conceptuel sur le mal-être et ses déclinaisons cliniques plus opérationnalisables (stress, anxiété, burnout).
Cette double approche, empirique et théorique, permet d’articuler la compréhension clinique des déterminants du mal-être avec une analyse critique de ses fondements conceptuels, afin d’éclairer à la fois la recherche et les interventions en santé publique.
Sacha Mairet-Mabboux est doctorant en santé publique à l’Université Claude Bernard Lyon 1, au sein de l’unité de recherche Inserm U1290 Reshape. Diplômé en 2022 du Master Biologie Intégrative et Physiologie, il choisit de s’orienter vers une thèse en santé publique, attiré par les approches multidisciplinaires qui articulent sciences biologiques, sciences sociales et philosophie. La même année, il obtient une bourse doctorale publique de l’École Doctorale Interdisciplinaire Sciences-Santé (EDISS) à l’issue du concours.
Sa thèse porte sur l’étude du mal-être en réanimation cardiaque pédiatrique, et s’organise autour de deux axes complémentaires. Le premier, clinique, vise à identifier les déterminants de l’anxiété parentale et à analyser leurs liens avec le mal-être des soignants et la qualité des soins, dans le cadre du projet PARANX. Le second, épistémologique, questionne l’usage croissant du concept de « bien-être » en santé publique et propose un recentrage sur le mal-être et ses formes cliniques plus opérationnalisables (stress, anxiété, burnout).
Ses travaux, à l’interface entre recherche clinique et analyse conceptuelle, ont donné lieu à plusieurs communications scientifiques et publications en cours.